RECHERCHES SUR MOLIÈRE.                           91
seize ans; comme lui tendre et indulgent, avec une certaine inquiétude de caractère; comme lui s'étudiamrt à contenter les goûts innocents de celle qu'il adme, à gagner son ur par la facilité et la confiance ; comme lui se flattant de se rajeunir à ses yeux par les soins délicats et les bienfaits. On donnait la pièce en 1661. L'année suivante, Armande Béjard devait être la femme de Molière. Elle jouait le rôle de Léonor, et Molière se servait de l'aimable Ariste pour lui faire les pro­messes les plus touchantes1. »
L'argenterie de Molière est en rapport avec le reste da mo­bilier, et l'on y remarque les deux chandeliers d'étude du poete. " Les deux cent quarante marcs que pèse cette argenterie, et les cent soixante et un louis d'or trouvés en deniers comptans rprésenteraient de nos jours environ quarante mille francs.
Les bijoux ne consistent qu'en un collier de pertes, deux bagues et un écria rempli de pierreries fausses pour jouer la comédie ; i) est difficile de croire que ce soient U. les seuls joyaux d'Armande.
L'inventaire de l'appartement que Molière occupait à Ateuil aurait, ainsi que celui fait à Paris, beaucoup plus d'inté­rêt si tous les objets étaient à leur place; maïs là aussi-, tous les meubles sont rassemblés dans trois pièces : la cuisine, une salle et une chambre. Cet appartement devait être bien plus grand, puisque Molière le louait quatre cents livres par an. Le mobilier de l& maison de campagne-, sans étre com­parable à celui de Paris, offre encore une certaine rechef^ che, et l'on retrouve dans les tentures les mémes couleurs affectionnées par Malière. Maïs ce qu'il y a de plus précieux à Auteuil, c'est le complément de la bibliothèque de Molière; el bien qu'une partie de ses livres soit à Paris et l'autre à la campagne, nous allons les rassembler tous ici sous la forme de catalogue sommaire, en ayant soin d'indiquer lair place dans l'inventaire.
1. Histoire dk U littérature français*, par D. JNisard, 1849, in-, tome III, page 137.